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384 LA PÉRIODE LOCALE (18304865)

fidèle oliseivation de la nature. Il relate ainsi l’épisode le plus important du développement de l’Amérique entre la découverte du continent et la Révolution, Chaque phase de la lutte entre la France et la Grande-Bretagne pour la suprématie dans le Nouveau-Monde y est analysée avec une concision remarquable ; chaque acteur du drame v est strictement étudié et vivement présenté ; chaque scène peinte avec toute la vérité de détail qu’il est possible d’atteindre. En un mot Parkman, en choisissant un thème considérable pour les Américains, se plaçait lui-même à la tête de l’école des historiens nationaux, et, en même temps, traitant un sujet abondant en pittoresque et en romanesque, intéressant pour l’Ancien-Monde, il se rattachait à l’école cosmopolite. Par la protondeur de sou exposition il répondait aux exigences du chercheur, et par le brio de son interprétation artistique il touchait profondément l’amateur de bonne littérature. C’est pourquoi il passe, aux yeux de beaucoup, pour le plus grand historien de l’Amérique,

Une critique séparée de chaque volume serait ici hors de propos. La série ne fut entreprise sérieusement qu’après l’apparition, en 1851, de deux volumes sur la révolte des Indiens à la suite de la prise de Québec de 1763. Cet ouvrage, intitulé The Conspiracy of Pontiac, bien qu’excellent dans son genre, n’est pas comparable pour le style ou la technique avec ceux qui suivirent, comme par exemple Montcalm and Wolfe (1884). Le style de Parkman s’assouplit par la pratique au point de devenir ce mélange de charme, de force et de souplesse presque inégalé par les auteurs américains de son temps. Sa puissance d’analyse, son talent de recherche et d’ordonnance de ses matériaux se développèrent à un point que peuvent apprécier pleinement ceux qui