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HISTORIENS, CRITIQUES, PUBLICISTES 383

en nomade dans le pays et il acquit ainsi un amour prolond de la nature et de lu vie des bois. Au lieu donc, lie s’embarquer pour l’iuirope, ses études terminées, il partit de Saint-Louis en IS’il) pour explorer les solitudes de l’Ouest. 11 vécut quelque tcnq)s dans un vilhiire sioux, et apprit une inlinitc do choses sur les mœurs des Indiens et des trappeurs, l’in 1847, il réunit en un volume les articles de magazines qui relataient ses aventures. Cet ouvrage modeste, intitulé T/ie Oregon Trait, était écrit dans un stvle charmant et rempli de bons portraits, de descriptions pittoresques, d’une science profonde et d’un sentiment intime des beautés de la nature. 11 a gardé sa iraicheur jusqu’à ce jour et il a des chances de rester la source classique d’information en ce qui concerne le Far West, à la période intéressante où celte région sauvage fut acquise à la civilisation. Parkman ne se faisait pas spécialement remarquer pour l’humour ou la clarté des idées, mais il donnait de belles espérances littéraires, notamment dans les pages où il décrivait les dangers ([u’il eut à courir.

Sa santé se ressentit toujours des suites de ce vovaee aventureux ; mais toute sa vie il fit preuve, au cours de ses travaux, dun héroïsme comparable à celui dePrescott. Il lui advint aussi d’être immobilisé pendant des années entières et, lorsqu’il pouvait travailler, il lui était impossible de lire ou décrire plus de quelques minutes de suite. Il lut donc obligé de faire lire près de deux cents volumes in-folio de documents qu’on avait recueillis sur ses indications ; de cela et d’une quantité de sources imprimées, il tira la matière de onze volumes de son cru ; il y donna tout ce qu’il avait appris dans les solitudes, ses études et ses relevés topographiques, ses trouvailles personnelles dans les archives européennes et sa