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LES ANNALISTES AU XVII SIKCLE 31

possédait un esprit plus cultivé et probablement plus phib )sopluque, quoique ses écrits soient à certains égards moins attrayants. Il était né en Angleterre, dans le comté de SufTolk, en 1588, et il mourut à Boston en 1649. Mag-istrat et propriétaire foncier, son rang parmi les émigrants puritains sallirma dès le début, mais son caractère moral constituait son principal litre à la vénération de ceux qui s’expatrièrent avec lui pour « sauvegarder leur conscience )). Dans le Massachusetts, il fut réélu gouverneur chaque année, presque aussi régulièrement que Bradford à Plvmouth, et il dirigea la grande colonie avec toute la compétence requise. Comme Bradford, il prit le temps de composer des mémoires qui ont une grande valeur pour l’historien. Il commença son journal alors que la flotte des émigrants était h la voile dans le port anglais, et le continua presque jusqu’à sa mort, sauf de fréquentes interruptions, tout au moins dans les détails. Il écrivit aussi, sur le vaisseau qui le transportait, un court Model of Christian Charity qui témoigne de sa piété, et on retrouve, aisément, dans ses nombreuses lettres, les traces de cette humanité essentielle que le Puritanisme n’avait pu étoulTer chez lui et chez maints autres émigrés, pas plus qu’il ne l’avait altérée chez Milton et chez Hutchinson. Il est peu probable que beaucoup de Cavaliers aient échangé avec leurs épouses des lettres aussi belles et aussi affectueuses que John Winthrop et Margaret, sa femme. Mais Vllistory of New England reste le « magnum opus » de Winthrop.

Il y a une grande dissemblance entre le philosophe gouverneur Winthrop et le (capitaine Edward Johnson. Né en 1.599, ce dernier était encore jeune quand il émigra avec Winthrop, mais il semble qu’il eût occupé une certaine position dans le Kent, son pays natal. Au Massa-