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HISTORIENS, CRITIQUES, PUBLICISTES 373

aucun ouvrage historique olFranl une réelle valeur n’avait été publié ; et quelle que soit leur importance comme modèles d’habile narration, les travaux d’Irving ne furent pas de la grande histoire, au sens moderne du mot. La Life of Was/tington, de Marshall, certaines bonnes histoires d’Etats et la création de sociétés historiques, prouvent que l’on prenait intérêt à l’histoire de la Révolution et de la nouvelle République. Pourtant, après la guerre de 1812, le peuple américain s’occupa plutôt de faire de l’histoire en colonisant l’Ouest, et en transformant l’Est de pays commerçant en région manufacturière, que d’écrire des ouvrages historiques. Mais pendant la troisième décade du siècle, la visite de Lafayette et la mort de grands personnages de la Révolution, tels que John Adams et JefFerson, — outre qu’elles offrirent aux orateurs Webster et Edward Everett l’occasion de célébrer le passé en des discours brûlants de patriotisme, — tournèrent les regards du peuple vers l’héroïque époque à laquelle il devait le développement magnifique de son territoire et de son industrie. Contemporain d’Everett et de Webster, Jared Sparks (1789- 1866), du Massachusetts, perpétuait la mémoire des pères de la République d’une façon plus laborieuse. II entreprit en 1825 de rassembler et de publier un ouvrage documentaire sur Washington. Trois ans plus tard, il commençait ses premières investigations dans les archives européennes. En 18.32, il faisait paraître douze volumes de Diplomatie Correspondance of the American Résolution. La biographie et les écrits de Washington (1834- 1838) en demandèrent le même nombre ; dix autres furent nécessaires pour le compte de Franklin. Auparavant, il avait écrit une biographie de Gouverneur Morris, en trois volumes. De 1830 à 1850 Sparks trouva le temps de