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28 LA PÉRIODE COLONIALE (1607-1764)

de prophéties et de prodiges, de combats contre les démons et du service de l’Eglise Militante qui deviendrait en temps marqué l’Eglise Triomphante. Pour leurs fins, le sermon, la brochure de controverse, la relation historique sous iorme d’annales étaient les instruments littéraires convenables, et ils produisirent ces divers ouvrages par quantités telles que les rares livres ou brochures des colonies du Sud en sont rejetés dans l’ombre. Il est impossible d’examiner en détail cette prose volumineuse, mais nous ferons ici et dans le chapitre suivant une brève analyse de ses principaux monuments.

Le premier écrit de la Nouvelle-Angleterre est probablement un journal composé par William Bradford (1590-1G57), qui fut presque toute sa vie gouverneur de la colonie de Plymouth, et par Edward Winsloav (1595- 1655), homme d’action et diplomate remarquable. Ce journal fut publié en 1622 et, par suite d’une erreur, on le connut longtemps sous le titre de Mourt’s Relation. L’histoire de la fondation de Plymouth s’y déroule, simple et intéressante, du 9 novembre 1620, jour où les passagers du « Mayflower » aperçurent la terre, à travers les péripéties de l’hiver qui suivit le débarquement et jusqu’à la fin de 1621. Outre l’intérêt que présente ce sujet, les auteurs du journal méritent des éloges pour la relative clarté de leur récit et pour les sentiments humains bien plus que puritains dont ils font preuve. Les pages rédigées par Winslow révèlent plus de qualités de style que celles de Bradford ; tout au moins retrouve-t-on ces qualités dans les Good News from New England du premier (1624), par lesquelles Winslow continue la Relation. Ces Good News racontent de façon attrayante les rapports que l’auteur entretint