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son roman, en ilrpit tle nombreuses lautes de style et de composition, un livre pour tous ceux qui aiment ce que Ton est convenu d’appeler « une histoire tapageuse ». Certains lecteurs, à l’instar du professeur John Nichol, découvriront dans CeciL Dreeme la touche d’un talent original. D’autres verront plutôt dans ce roman peu réel, avec son héroïne déguisée en homme, son cvnique gredin, son invraisemblable complot mystérieux, une preuve que si Winthrop lut un véritable Américain d’un type assez, nouveau et original, il lut incapable de s’affranchir tlos entraves d’une observation conventionnelle.

Fitz James O’Brien a laissé sa trace dans l’histoire de la littérature américaine par son intéressante personnalité et par l’attrait de ses œuvres romanesques, en prose et en vers. On le rattache tout naturellement au groupe brillant des journalistes et poètes irlandais d’Amérique, auquel appartenaient Charles G. Halpine et John Boyle O’Reilly. Né dans le comté de Limerick, vers 1828, il fit ses études à l’Université de Dublin et, h la suite d’un héritage, vint à Londres. Là, il s’adonna au journalisme, puis, en 1852, alla chercher fortune en Amérique. Il collabora à l’éphémère La/itern de John Brougham et aux revues hebdomadaires et mensuelles de Harper. Deux de ses nouvelles causèrent quelque surprise aux premiers lecteurs de V Atlantic Montlily, et les jeunes confrères qu’il groupa à ses côtés, le poète George Arnold et le directeur de VAtlantic, William Winter, poète et critique, furent parfaitement fondés à voir en lui les promesses du génie. Mais avec ses mœurs de bohème, il eut tôt fait de perdre sa belle mine et son élégance d’homme i» la mode. Il ne perdit cependant ni son talent ni son esprit, pas plus que sa dignité d’homme, car, dès que la guerre eut éclaté, il se trouva au