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Floride et l’excellente femme ne ménagea pas sa bienveillante activité au profit de ce Sud qui l’avait accusée de trahison. L’ouvrage le plus important qu’elle écrivit à cette époque est l’un de ceux que l’on place quelquefois en tête de ses œuvres, Oldtown Folks (1869). D’une construction moins serrée que The Minister’s Wooing, ce livre offre cependant un meilleur tableau de la Nouvelle-Angleterre d’autrefois, et il est digne de figurer parmi les meilleures œuvres réalistes modernes. Pink and White Tyranny (1871) et d’autres romans traitant d’une société plus récente supporteraient difficilement la critique. Comme son amie George Eliot, Mrs. Stowe réussissait infiniment mieux quand elle composait d’après les souvenirs de son enfance que lorsqu’elle essayait d’analvser et de dépeindre la société complexe qui l’entourait. Elle mourut le 1er juillet 1897, ayant su parfaitement allier les exigences de son rôle public avec les vertus d’une mère de famille excellente et d’une femme simple et modeste. La seule ombre de sa longue carrière — la publication de Lady Byron Vindicated (1869) — eut pour cause un élan de loyauté envers son amie Lady Bvron, avec qui elle s’était liée lors de son premier voyage en Europe, et un défaut de jugement plutôt qu’une absence totale de justice et de discrétion.

Oubliant, en même temps que ce faux pas, ses relations de voyage, ses vers religieux, ses esquisses, ses romans de jeunesse et même la plupart de ses meilleurs romans, le monde paraît décidé à ne voir en Mrs. Stowe que la femme qui écrivit Uncle Tom’s Cabin. En ce cas, comme dans tant d’autres, cette décision quasi unanime semble la meilleure à adopter pour la critique. Mrs. Stowe reste l’auteur d’un seul grand ouvrage.

Il suffit certes d’opposer Mrs. Stowe à Jane Aus-