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Le héros, Dred, esclave, prophète et hors la loi, n’apparaît que fort tardivement dans l’histoire et par suite l’intérêt se fixe mal sur lui, tandis que la coquette héroïne meurt bien avant la fin du livre, emportant avec elle une part de l’intérêt. En d’autres termes, les fautes de construction déjà suffisamment visibles dans Uncle Tom sont pires encore dans le développement prolixe de Dred.

Après Dred, Mrs. Stowe retourna en Europe ; une grande tristesse l’attendait h son retour : son fils aîné, qui venait de commencer ses études, se noya. Elle se remit à l’œuvre cependant et vers la fin de 1850 commença, dans l’Atlantic Monthly, la publication d’un excellent roman, fort goûté, sur la vie coloniale, The Minister’s Wooing. Lowell, qui dirigeait alors le magazine, prédit que la réputation de l’auteur reposerait surtout sur ce nouvel ouvrage. Si cette prédiction se vérifie, la réputation de Mrs. Stowe sera réduite alors à de si petites proportions que peu importe sur quoi elle repose. The Minister’s Wooing, qui retrace la vie, à Newport, du célèbre Dr. Samuel Hopkins, théologien et adversaire de l’esclavage, est, en tant qu’œuvre d’art, meilleur que The Uncle Tom’s Cabin ; mais celui-ci a une certaine grandeur d’émotion, alors que ni The Minister’s Wooing ni aucun des ouvrages suivants de Mrs. Stowe ne sont véritablement grands à aucun titre.

Un voyage en Europe suggéra à Mrs. Stowe l’idée d’Agnes of Sorrento qui, avec The Pearl of Orr’s Island, fut publié alors que la guerre battait son plein. Au cours de ces quatre années terribles, Mrs. Stowe trouva le temps de rédiger des récits pour les enfants. Le professeur Stowe ayant résigné ses fonctions en 1863, la famille s’établit définitivement à Hartford. Après la guerre, ils firent l’acquisition d’une maison d’hiver en