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POETES ET nOMANCIEIlS 3’45

prodij^uer aux ambitions littéraires de sa femme. Pourtant, on sent, en lisant ses lettres, que la vie et ses épreuves la préparaient admirablement à écrire Uncle Torn et le reste de ses ouvrages. Car non seulement elle étudiait la question de l’esclavage dans le milieu avantageux dune ville frontière, mais elle développait en elle cette tendresse maternelle et cette bienveillance pour tout ce qui touche la femme, sans les(iuelles elle n’eut probablement pas réussi à intéresser une aussi large proportion de ses lecteurs. Son dur apprentissage fut long mais il prit fin après la publication d’un volume d’esquisses intitulé The MayfJoiver, en 1849.

I/annéc suivante le professeur Stowe accepta un poste au Bowdoin Collège, son « Aima Mater », à Brunswick, Maine. Entre temps, Mrs. Stowe augmentait les ressources plutôt modestes de la maisonnée et travaillait au triomphe de la cause qu’elle avait à cœur, en collaborant au nouvel organe anti-esclavagiste, Era, de Washington. En avril 1851, le premier chapitre ([’Uncle Toin’s Cabin fut envové h ce journal, et durant toute cette année, au milieu des occupations multiples de l’auteur, le récit suivit son cours. Elle n’écrivit pas en premier lieu le début du livre, mais la scène presque finale, — la mort pathétique de Tom. En vraie mère, elle essayait l’elTet de son récit sur ses enfants et leurs larmes l’encouraricaient. Le roman ne fut jfuère lu sous cette forme de feuilleton et ne lui rapporta que trois cents dollars, mais quand le livre parut 1 année suivante, il s’en vendit trois mille exemplaires le premier jour. Il est difficile tle décrire le succès du plus fameux des romans h thèse. En quelques années, en Amérique, en Angleterre et sur le continent, tout le monde l’avait lu. Le nombre des langues dans lesquelles il fut tratluit est phénoménal. Il lut aussitôt