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LES ANNALISTES AU XVir SIKCLE 27

niilllors de puritains anglais traversèrent l’Allaiitiquc et formèrent des congrégations dans le Massachusetts. Puis l’émigration s’arrêta, mais les colons se multiplièrent et, suivant une tendance ([ui devint habituelle aux Américains, créèrent de nouveaux centres de population. Les villes du Connecticut se groupèrent en une colonie ; celles de Rhode Island, en une autre ; le Massachusetts absorba Plymouth et engloba les « settlements » qui devinrent par la suite le New Hampshire et le Maine. Ces colonies lurent pendant longtemps non seulement une Confédération, mais un groupe de communautés qui possédaient maintes caractéristiques communes. Les gens du commun étaient pieux, opiniâtres et économes, tirant leur subsistance d’un sol revèche ou de la mer, ou bien sappliquant à des métiers utiles dans les petites villes. Au-dessus de cette classe, comme maître spirituel sinon comme administrateur légal, il v avait un clergé très savant qui, dès le début, forma ce que par la suite un de ses membres les plus fameux appela une « caste de Brahmines ». A ce clergé étaient alliés de dévots magis-

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trats laïques ; et toutes les classes — fermiers, marins, pêcheurs, artisans, ministres du Verbe, juges, conseillers et gouverneurs — se confondaient pour former la pure et véritable Eglise de Dieu édifiée sur le sol libre et béni de la Nouvelle-Angleterre. Pour se défendre contre les ennemis du dehors et les sectaires du dedans, pour entretenir le patriotisme de la génération naissante, pour relater sous une forme durable les multiples miséricordes divines, les deux classes savantes, et spécialement le clergé , eurent sans cesse recours au livre . Comme nous l’avons vu, ces auteurs ne dédaignaient pas de composer des vers, mais les soucis d’art leur étaient étrangers parce que leur imagination était préoccupée