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POÈTES Kl" lîO.MANCIEllS 339

le nom Je poèmes, cela ne lait pas de cloute, non seulement h cause tle l’intensité de l’émotion et de l’imagination du poète dans sa meilleure manière, mais aussi parce qu’elles ne donnent que rarement l’Impression de la prose. On peut ajoulor que la prose de ^Vhitman a des qualités de rythme dillerentes de celles de ses vers, à supposer que ce soient des vers.

Mais il est temps de quitter cette figure embarrassante dun auteur qui soufFrit autant des louanges eirrénées de ses amis que du dénigrement virulent de ses ennemis. Si nous devons prendre un parti, prenons celui de l’affirmative. Une critique purement négative serait particulièrement dangereuse dans le cas de Whitman, car, ainsi que nous l’avons dit, le poète est assez considérable, son œuvre est assez étendue pour qu’on puisse, suivant le point de vue, les considérer comme un monde ou comme un chaos. 11 faut essayer d’être juste. Par exemple, affirmer que pour Whitman le vulgaire était le sublime, serait détruire toute idée de critique. Si l’on aborde ^Vhitman ou si on le quitte avec une opinion de ce genre, on doit admettre pratiquement qu’un nombre important de ses admirateurs ont adoré en lui Priape qu’ils ont pris pour Apollon. Nous nous abstiendrons de chercher dans les œuvres de Whitman la sublimité, l’humour, la philosophie, la religion nouvelle que d’aucuns y trouvent ; mais nous pouvons, en ouvrant les yeux, y découvrir beaucoup d’inspiration et encore plus de puissance sous une forme ou sous une autre, tout en déplorant l’absence de charme, de noble dignité et de bien d’autres qualités désirables, et tout en nous Irritant du manque de forme, de la rudesse, de la crudité, qui, chez lui, caractérisent tant de pages. Certains poèmes comme « The Ox-Tamer », la troisième partie de « Passage to India », « Of that