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LES ANNALISTES AU WlT SIECLE 25

Révéreiul présida pendant un denii-sièclc son collège, qui relrouvc de nos jours sa prospérité d’autrelois. Blair s’obstina dans son entreprise lïialgré le peu d’enct)uragemcnts qu’il rencontra ; quand, par exemple, il sollicita l’appui de Sir Edward Seymour pour obtenir la charte royale, l’attorney général de Guillaume III s’exclama en réponse aux arguments du Révérend qui invoquait les besoins spirituels des colons : « Les àmcs ?... Au diable vos ànies ! Plantez du tabac ! » Les colons continuèrent à cultiver le tabac sans qu’au début le collège ait suscité chez eux des vocations littéraires. Mais ils y trouvèrent une admirable école de science politique et de vertu civique d’où sortirent, avant qu’un siècle se fût écoulé, des hommes d’Etat comme Thomas Jefferson, qui devaient faire expier à l’Angleterre les péchés du conseiller de Guillaume III.

Les ouvrages eu prose que produisirent, pendant le xvii" siècle, les colonies voisines de la Virginie au nord et au sud — Maryland et les Carolines — ne nous retiendront pas longtemps. Les Carolines furent fondées vers la fin du siècle et ne fournirent que de très prosaïques relations ou narrations descriptives, encore qu’à coup sûr le médiévisme attardé des fameuses Constitutions Fondamentales de Locke y ait offert un merveilleux aliment à la satire. Les mesquines querelles que les habitants du Maryland avaient entre eux et avec leurs voisins donnèrent naissance à des écrits d’un intérêt purement historique. Ces écrits se complètent heureusement d’un libelle curieusement optimiste intitulé Leah and Rachel, écrit à Londres, en 1656, par un certain John Hammond qui souhaitait vivement voir émigrer vers les fertiles colonies le pauvre peuple qu’il rencontrait de toutes parts dans la mère-patrie. Le petit livre