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310 LA PERIODE LOCALE (1830-1865)

inspiré ; mais il mérite d’être noté comme une rare curiosité de la littérature. C’est en effet un poète d’un lyrisme remarquablement mélodieux et avec cela d’une incohérence d’esprit presque absolue. Que Poe doive réellement quelque chose de son a Corbeau » au second de ses prétendus inspirateurs, Albert Pike (1809-91), c’est là une affirmation que nous nous a])stiendrons de discuter tant elle est peu fondée.

La carrière même de Pike, très mouvementée, et ses relations avec un autre grand poète, en font presque un personnage intéressant. De bonne heure il subit l’influence de Coleridge, et plus encore celle de Keats ; il écrivit des Hymns lo the Gods, qui parurent à Boston dans le magazine de Willis et plus tard dans le Blackwood’s (1839).

Mais nous devons heureusement clore cette étude par un poète plus intéressant que tous les versificateurs secondaires de son temps. En 1843, le Dr. Thomas William Parsons, de Boston (1819-1892), qui mourut presque en même temps que son ami Lowell, publia une traduction des dix premiers chants de VEnfer de Dante en quatrains à la manière de Dryden et de Gray. Il avait d’abord écrit le poème que connaît surtout de lui le grand public, « Lines on a Bust of Dante », dont l’idée, le sentiment et l’expression sont excellents.

Parson avait fait ses études à Boston, et, en 1836, il partit pour l’Europe où il entreprit son ouvrage sur le grand poète italien, ouvrage qui ne devait se terminer qu’à sa mort. Il choisit une profession que n’illustre pas souvent l’érudition, celle de dentiste, qu’il pratiqua à Londres et à Boston. Ses vers assez originaux atteignent rarement un niveau d’excellence bien remarquable. Mais il mit tout son cœur à la traduction de Dante, h laquelle il travailla lentement, avec une fidélité