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LES POÈTES 307

rable. II vint alors à New York, s’y mit en relations avec Tlie Mi/rur, o{ peu aurès partit pour l’Rurope comme correspondant de journaux. Il se mêla aussitôt au monde de la mode, se lança dans le mouvement et le luxe qu’avait tant désirés son imagination assoifîee. On a tort critiqué, et non sans motifs, les moyens par lesquels il fit son entrée dans ce monde et sa façon de s’y tenir. Les détails qui remplissent ses cinq années de succès mondains et littéraires sur le continent et en Angleterre sont toutefois d’aussi peu d’intérêt pour la plupart des lecteurs de nos jours que ses Pencillings by tlie Way (1835), longtemps populaires et encore intéressants, dans lesquels il retrace ses impressions, ou que ses histoires extravagantes de la même époque, intitulées The Slingsby Paper s.

La suite de sa carrière en Amérique n’a pas laissé d’empreinte profonde dans l’esprit du public. Il prouva néanmoins qu’il n’était pas qu’un simple reporter ou qu’un parasite social, en décrivant les mœurs champêtres dans ses jolies Letters from under a Bridge (1839) et en témoignant parfois d’une véritable inspiration poétique, comme dans son beau poème lyrique, ce Unseen Spirits ». De 1840 il 1850, il fut probablement l’auteur le mieux payé et certainement l’une des principales célébrités de New York. On se rappelle encore la phrase attribuée à quelque opulent marchand de Boston qui disait : a Je suppose que « Go-èthe était le N. P. Willis de l’Allemagne », mais nous devons à l’infortunée victime de ce parallèle bien-intentionné de rappeler que Willis montra une infatigable comphiisance à user de toute son influence pour venir en aide aux elforts de ses confrères. Nous n’oublierons pas non plus qu’à l’heure où sa santé était dangereusement compromise, Willis déploya, dans sa