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306 LA PERIODE LOCALE (1830-1865)

d’un essai tel que celui sur Dante, par certaines parties excellent en son genre.

Mais nous ne voulons pas quitter Lowell sur celte discussion. Il vaut mieux garder de lui cette impression qu’il eut une influence décisive sur la culture intellectuelle de la nation qu’il aima si profondément.

En passant de James Russell Lowell a Nathaniel Parker Willis (1806-1867), il semble non seulement qu’on retourne en arrière de plus d’une génération, mais que l’on descende du sublime au trivial, sinon au ridicule. Willis naquit à Portland, Maine, environ un an avant son fameux compatriote, Longfellow. Il descendait d’une famille d’énergiques Puritains, et il hérita des instincts de journaliste transmis par trois générations successives. Son père, un Nathaniel aussi, qui survécut à son fils et mourut ii quatre-vingt-dix ans, fut un pionnier du journalisme religieux et juvénile : Tlie Yoi/th’s Coinpanion ^ qu’il fonda à Boston en 1827, existe encore et demeure dans son genre un périodique important. Le jeune Willis fut élevé sévèrement, mais, à l’âge où il quitta Yale pour chercher fortune h Boston, il était déjà un versificateur facile, un mondain aimable, un amateur de luxe et de bien-être, un admirateur sentimental des femmes, bref un petit maître ayant le sens de la mesure, et pas mal d’esprit pratique. Quand il obtint son diplôme en 1827, il jouissait de la réputation de collégien la plus brillante qu’aucun Américain ait peut-être jamais atteinte, si ce n’est Alexander Hamilton.

A Boston, bien qu’il ait montré quelque habileté dans la direction d’un magazine et qu’il ait inauguré sa prolifique carrière par un volume de Fugitwe Poetry (1829), Willis ne tarda pas à se sentir dans un milieu défavo-