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LES POETKS 305

si admirablement lumineux parfois, si abondants eu surprises, en pensées heureuses parfaitement exprimées, qu’ils sont à même de répondre à tous les défis, avec quelque chose de cette belle humeur, — le propre de la supériorité, — dont leur auteur fut coutumier sa vie durant.

Mais LowoU fut-il un grand critique ? Oui et non. Comme curieux passionné de tout ce qui s’était écrit de mieux dans les principales littératures, comme écrivain capable d’inspirer i autrui son propre amour des bons livres et des bons auteurs, réussissant souvent si merveilleusement à révéler lesprit des ouvrages et des hommes dont il s’occupa, h éclairer, h stimuler, à interpréter, — peu de critiques n quelle époque qu’ils appartiennent ou quelle que soit leur nationalité, l’ont jamais surpassé. Mais si l’on considère le juge impartial et sûr, le chercheur philosophique et scientifique des faits de l’histoire littéraire, le créateur ou même le metteur en œuvre d’une méthode rigoureuse ; bref, le critique dans les verdicts duquel on peut avoir foi et dont les analyses objectives peuvent servir de modèles pour estimer la valeur et apprécier ])lus intimement la puissance et le charme de ce (|u il lit, — Lowell ne peut figurer parmi les maîtres du genre. Il est juste d’ajouter qu’il n’émit jamais pareille prétention, et que seuls, peut-être, ses plus enthousiastes admirateurs l’ont formulée pour lui.

Lowell est surtout un causeur, un commentateur de livres, tirant de son esprit merveilleusement meublé ce qui lui paraissait le plus à propos et le plus amusant, et non pas un critique ordonné, analysant soigneusement et méthodiquement ses sujets. Seule l’hypothèse qu’il n’écrivit souvent que pour remplir les pages de la Nortk American Revicw peut expliquer l’apparence informe

LITTÉRATURE AMLIUCAIXE. 20