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LES POKTF.S 303

ses sentiments a l’évolution nationale, en sorte qu’il prend cluonologic|ucnient ran<r avec les écrivains nés après que sa Fable for Critirs eut rejeté clans l’oiihli tous les rimailleurs et criticailleurs de la première moitié du XIX* siècle. Quant li son iruvre et h son rang de poète, il y a peu à ajouter ii ce que nous avons déjà dit. En tant qu’humoriste de race et (pie brillant esprit, il n’a pas de maître, et probablement pas de rival, tout au moins au point de vue du lecteur américain, parmi les écrivains de langue anglaise. En tant que satirique il a des supérieurs, malgré l’originalité de ses jeux d’esprit ! Pour ce qui est du lyrisme patriotique, il est rarement égalé et plus rarement dépassé pour ce qui constitue probablement le rôle d’un tel genre — savoir : de stimuler l’instinct national de ses compatriotes. Mais au point de vue universel, son Ivrisme ne découle pas d’une souveraine inspiration, et, au point de vue technique, les odes de Lowell sont loin d’être parfaites. Quant au reste de sa poésie, on peut dire qu’elle l’emporte sur celle de tous ses contemporains, sauf Poe, par le rythme plus attirant, par le style plus choisi, par l’imagination plus subtile et plus mûre, et par une intelligence plus profonde et plus féconde. Il est difficile aux Anglais d’apprécier l’œuvre de Lowell au môme point que la poésie plus neuve, plus originale, de Poe et de Whitman. L’art chez le premier, chez le second la force, font une vive impression sur les étrangers.

Une juste appréciation de la prose de Lowell est plus facile, et il se présente là un important problème. On ne saurait douter que Lowell ait été l’écrivain le plus cultivé, l’érudit le plus accompli, l’homme de lettres le plus expert qu’ait jamais produit l’Amérique. Il fut aussi l’orateur académique le plus consommé et, bien qu’il y