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302 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

York, le 13 avril 1888. Elle fut insérée peu de temps après dans un volume intitulé Polilicnl Essays. Il se montrait moins confiant que lorsqu’il faisait l’éloge de la démocratie devant son auditoire de Birmingham, moins enclin que ne le sont la plupart des Américains à croire en l’efficacité du système des deux partis. Il analysait avec justesse les torts de la situation politique alors existante, torts mis en lumière par la suite des événements et particulièrement par les incidents de la guerre hispano-américaine ; mais cette annlyse ne fut pas suffisamment radicale puisqu’elle n’exposait pas les raisons pour lesquelles le système des deux partis doit, selon toute probabilité, perdre sou efficacité s’il surgit des questions complexes d’ordre social et économique. Toutefois, cette noble harangue ne constitue pas le moindre de ses titres aux témoignages élogieux qui lui parvinrent de toutes parts h l’occasion de son soixante-dixième anniversaire. Après de bonnes introductions aux classiques anglais, et quelques poèmes, il prépara une édition complète de ses œuvres, en dix volumes ; puis, au milieu de ses chers livres, à Elmwood, où il était revenu, projetant même de nouveaux travaux, la mort vint mettre fin à ses jours paisibles, le 12 août 1891. Depuis sa mort, on a publié de lui des poèmes, des articles, des conférences, des Jm’enilia, des écrits anti-esclavagistes et aussi ses lettres, de sorte que ses œuvres se sont augmentées de huit ou neuf volumes qui ne sont pas à dédaigner, même pour le simple lecteur ; toutelois ses lettres sont les seules œuvres posthumes qui offrent un réel intérêt.

La critique de Lowell est rendue particulièrement difficile en raison de ce que. plus complètement qu’aucun de ses contemporains, il sut accommoder ses pensées et