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2J8 LA PÉRIOBE LOCALE (1830-1865)

contribution de Lowell à la poésie qu’inspira la guerre civile. En 18G3 il écrivit une ode patriotique à la mémoire du colonel Robert G. Shaw, et, deux ans plus tard, il en récita une autre à la cérémonie commémorative qui eut lieu a Harvard en l’honneur des élèves morts pendant la guerre. En tant que poème, la « Commémoration Ode » est trop longue et souvent trop subtile de pensée ou d’expression. De même que les odes que composa encore Lowell (les Three Mémorial Poenis, comme il les appela lors de leur publication, en 1877), elle manque de cette harmonie soutenue et de ces heureuses qualités de diction et de rythme que l’on rencontre dans quelques-unes des meilleures odes anglaises. Mais l’ensemble de ces poèmes exprime si brillamment l’idéal national qu’il serait difficile h un Américain de ne pas s’en montrer ému.

Revenant ii l’époque de la guerre, en 1863, nous trouvons Lowell qui essaie, avec le professeur Charles Eliot Norton, son plus actif collègue, de relever la vieille et respectable mais peu prospère North American Review. Il y fit passer de nombreux articles, parmi lesquels certains de ses meilleurs essais politiques et littéraires. En 1868, il rassembla en un volume, qu’il intitula Under thc Willows^ les poèmes publiés ici et là au cours des vingt dernières années, mais ce recueil ne pouvait le classer au nombre de ceux qui étaient les porteparole de la jeune génération. Il ne traite pas, comme Matthew Arnold, des inquiétudes religieuses de son époque ; il ne sonde pas les âmes comme Browning ; il ne satisfait pas les aspirations esthétiques et spirituelles avec le calme et la douceur de Tennyson, mais il offre à ses lecteurs une extrême variété de sujets et plusieurs excellents poèmes. Heartsease and Rue, volume qui en 1888 réunit ses poèmes de vingt autres années, ne pro-