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282 LA PERIODE LOCALE (1830-1865)

le plus distingué des poètes quakers, c’est au premier abord le plus bel exemple d’ironie ; mais à se rappeler combien cette secte avait souffert de la tyrannie, il n’est pas surprenant qu’elle ait fourni au monde l’un des poètes libertaires les plus connus.

Il ne reste plus qu’à parler des ce Poems Subjective and Reminiscent ». Parmi ceux-ci, à la douceur de « Memories » peuvent être jointes les charmantes strophes de « In my Schooldays ». Mais la perle du groupe, h vrai dire le plus artistique, le plus soutenu et en bien des sens le plus important des poèmes de Whittier, c’est cette admirable idylle de la vie champêtre, Snoiv-Bound. Il n’est pas toujours prudent de prêter attention aux comparaisons entre productions littéraires américaines et œuvres d’auteurs britanniques, mais on ne peut craindre de dire que la comparaison si souvent établie entre le meilleur poème de Whittier et « Gotter’s Saturday Night » de Burns, non seulement est justifiée, mais encore n’est pas tout h fait il l’avantage du grand poêle écossais.

Toutefois il faut admettre que Whittier ne mérite pas plus que Longfellow d’être classé parmi les vraiment grands poètes, et sa propre estime, toute modeste, pour sa poésie est plus proche de la vérité que l’opinion de ses enthousiastes admirateurs.

On s’est demandé souvent si la réputation du troisième membre de notre groupe de poètes, Oliver Wexdell Holmes (1809-94) résisterait victorieusement aux atteintes du temps. On n’a pas mis en question sa constante urbanité, son humour rarement en défaut, ni son heureuse éloquence dans le genre familier ; mais la rareté chez lui des « modes plus élevés », la monotonie des