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LES l’OÈTES 281

Les « Personal Poems » renferment des compositions Je valeur inégale à l’atlrcssc de personnages plus ou moins oubliés de nos jours. Les vers à la mémoire de Charles P. Storrs, ceux qui commémorent le philanthrope anglais .losepii Sturge, honorent dignement leur auteur ou leur sujet. Mais le grand poème de ce groupe, presque le seul poème de Whittier auquel on puisse sans hésiter appliquer cette épithète, est le fameux « Icliabod », écrit après que Webster eût trahi les espérances des anti-esclavagistes.

Quelques années plus tard, dans « The Lost Occasion », Whittier donnera cours a des pensées et des sentiments plus justes à l’égard de Webster. Avec quelques autres poèmes spontanés d’une réelle puissance, « Ichabod » donne l’impression que l’inspiration poétique de Wiiittier fut plus profonde et plus sincère que celle de tous ses contemporains en Nouvelle-Angleterre, et que s’il avait pu éduquer convenablement ses dons d’artiste, il aurait atteint un loul autre degré de supériorité.

Cette puissance spontanée se trouve naturellement plus développée dans le groupe des « Antislavery Poems », particulièrement dans le chaleureux « Massachusetts to Virginia », dans l’émouvant « Randolph of Roanoke », dans « The (^risis », « M(doch in State Street » et, parmi les poèmes guerriers, dans « The Watchers » et dans « Barbara Frietchie ». f^a profondeur et la sincérité des sentiments, ainsi que la cadence et le rvthme qui font valf)ir ces vers, sont bien plus indispensables que limagination ou la subtilité de la pensée ou de l’expression. Wiiittier possédait plus ([u’aucun de ses contemporains les qualités requises pour le poète martial et le partisan. Que le « Tvrlée de l’Amérique » ait été