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20 LA PERIODE COLONIALE (1607-1764)

Day ofDoom, oi- a Poetical Description of the Great and Last Jitdgjnent parut pour la première fois en 1662 ; c’est une version poétique, dans le style de Sternhold et de Hopkins, des textes de l’Ecriture relatifs à ce sujet redoutable qui plaisait à l’àme puritaine.

Bien que The Day of Doom soit l’œuvre capitale de Wigglesworth, les stances intitulées « Vanité des Vanités », ajoutées à la troisième édition du premier poème (1673), témoignent davantage en faveur du talent poétique de l’auteur. Le quatrain héroïque, dont Davenant et Dryden s’étaient déjà servi avec succès, est employé ici pour traiter un sujet morose. Ces stances dépassent le niveau de la production ordinaire des poètes locaux et, en outre, elles ont des qualités de force et d’élégance qui donnent l’impression d’être originales.

Wigglesworth, plus fécond qu’aucun de ses contemporains, à part Mrs. Bradstreet, est aussi l’auteur de deux autres longs ouvrages en vers : l’un, God’s Controversy with New England, écrit au moment de la grande sécheresse de 1G62, dans un style que l’on devine ; l’autre, Méat ont of the Eater, traité théologique rimé (1669).

Samuel Wigglesworth, fils du précédent, écrivit à vingt ans A Fanerai Song pour commémorer la mort de son ami Nathaniel Clarke, qui mourut en mer. Avec ce poème vraiment touchant, composé en 1709, nous sommes loin du Bay Psalm Book. Les communautés puritaines perdaient de leur sentiment religieux ; la vie n’était plus seulement une série de vicissitudes ; l’amour de la richesse et du confort supplantait peu à peu la crainte du Seigneur. En un mot, le xviii*^ siècle commençait. Il nous reste à examiner les ouvrages en prose dans lesquels les colons trouvaient une forme d’expression plus adéquate à leur génie.