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2(iG LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

George B. Cheever. Ces antholos-istes eurent du moins le mérite de passer sous silence un grand nombre de bardes recrutés par Goodrich et Kettle ; mais, à une foule de versificateurs insignifiants qui étaient leurs contemporains, ils accordèrent l’espace que l’on doit réserver aux vrais poètes. Poe mourut en 1849 ; Cheever, cependant, ne cite pas un de ses poèmes ; GrisMold, lui, ne trouve de place que pour trois d’entre eux. Dans ces deux recueils, Bryant, Halleck, llillhouse, Percival, Pierpont et Mrs. Sigourney, les versificateurs les plus connus de la génération précédente, occupent une place importante ; dans l’un ni dans l’autre, Longfellow, Emerson, Whittier ou Lowell ne sont représentés en proportion de leur œuvre, bien que, en ce qui les concerne, Griswold soit beaucoup moins en faute que son collègue.

De ces versificateurs, connus et inconnus, grands et petits, la Nouvelle-Angleterre continua à fournir plus que sa part. Les principaux magazines et journaux de l’époque, le Knickerbocker, le Mirror et le Graham’s, rédigé par Poe et Griswold, furent la plupart publiés h NcAV York et à Philadelphie, mais ils accueillaient toutes les collaborations, et les feuilles locales ouvraient leurs colonnes aux poésies de toutes sortes avec une générosité à peine croyable. On lisait de tous cotés de la poésie, et il en résultait des réputations éphémères, accordées h des rimeurs ambitieux. Mais dès 1850, grâce en partie aux attaques de Poe, grâce aussi au bon sens inné de la population et aux fructueuses entreprises du temps, six poètes étaient sortis du rang des versificateurs et avaient pris place aux côtés de Bryant. C’étaient Emerson, Poe, Longfellow, Whittier, Holmes et Lowell. Quelques autres, comme Halleck, avaient acquis une réputation qui, bien