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LES nOMANCIKIlS 849

([iiil avilit idéalisée inourul exactement deux ans après la publication de « The Raven », au refrain proplu’ti([UC ; ses nerfs torturés par le malheur et la maladie, autant d’excuses qui doivent écarter de lui, pour les esprits justes, toute idée de reproche.

Si Poe était mort en même temps que sa femme, sa réputation personnelle n’aurait eu qu’à y gagner, mais le monde eût perdu « Ulalume », « Annabel Lee » et « The Bells ». Cette mort nous eût épargné le spectacle d’une déchéance morale qui se manifesta non seulement par une aggravation de sa dipsomanie, mais aussi par des poursuites matrimoniales où sa sentimentalité tournait au ffenre larmoyant. Pourtant il faut dire h son honneur qu’il tenta un courageux effort pour se refaire une existence en reprenant son idée d’un magazine, en multipliant les conférences en faveur de son projet, et en développant ses audacieuses spéculations cosmogoniques, dont l’impossible mais intéressant Eurêka (1848) marque le point culminant. Il faut dire aussi qu’une sympathie féminine était, chez Poe, aussi nécessaire à l’homme qu’a l’artiste, et ses admirateurs pourront toujours alléguer que si le mariage avec sa vieille amie de Richmond s’était conclu, le reste de sa vie en eût été changé très avantageusement. Mais ce changement ne devait pas se produire en ce monde. Il quitta Richmond pour le Nord, en vue de tout préparer pour ses noces, et on le trouve à Baltimore, le 3 octobre 1849, gisant inanimé dans un café transformé en salle de vote, au moment d’une élection municipale. Transporté à l’hôpital où on le soigna p()ur une attaque de « delirium trcmens », il expira le dimanche matin 7 octobre. On a donne toutes sortes de récits contradictoires de sa mort et de ses causes ; àw moins est-il certain qu’il mouiiit misera-