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LES VF.nsiKICATl-URS DL XVir SIKCI.E 17

sinon peut-ùtre de son unique joyau. Car en cette épitaphe nous possédons très probablement le seul poème dans le vrai sens du mot — le seul produit d’un art poétique soutenu — c[ui ait été écrit en Amérique au cours du siècle et demi qui suivit la fondation de Jamestown. Et Andrew ÏNlarvell n’aurait pas eu i rougir de ces vingt-deux strophes si on avait pu les lui attribuer. C’est par une ironie de la destinée que ce dévoué frère d’armes — qui, dans un milieu plus favorable, aurait ajouté l’éclat de sa gloire à la pléiade des poètes de la Restauration, — n’a laissé après lui, non seulement aucun autre poème connu, mais pas même son nom. Quoi qu’il en soit, ces strophes nous restent, avec la vive réfutation satirique qu’elles provoquèrent, et il a rempli la tache qu’il s’était imposée de défendre dignement le caractère énigmatique de son chef.

Revenant maintenant h la Nouvelle-Angleterre, nous ne pouvons manquer de mentionner les vers souvent cités que Benjamin Woodbridge composa sur John Cotton :

— living, breathing Bible ; tables where Bolh covenants at large engraven were i.

Bien quil ait été le premier diplômé de Harvard, Woodbridge retourna si vite en Angleterre que son hyperbolique tribut appartient plutôt h la littérature anglaise, qui n’en a pas besoin. Un autre diplômé de Harvard, qui devint par la suite le président de cette Université, Urian Oakcs (1631- 1687), qu’on surnomma le Lactance de la Nouvelle-Aiirrleterre, a consacré à la mémoire du Rév. Thomas Shepard (1677) une élégie qui est un produit attardé de l’école « fantastique » et mérite assez

1. ■■ ... Bible vivante, tables où l’une et raulrc loi sont gravées tout au long. »

LlTTÉnATUIlE AMÉniCAINK. 2