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dos générations ilisparnes. Ce n’est pas qu’il soit un peintre somptueux de décors, ni qu’il donne la vie à des caractères héroïques ou pittoresques ; mais quand il dépeint les mœurs sévères de la Nouvelle-Angleterre et sa gloire puritaine, comme dans The Scarlet Letter, et dans quelques-unes de ses nouvelles, il semble que ses admirateurs n’aient pas exagéré. Vus chacun séparément, ces petits tableaux apparaissent comme des chefs-d’œuvre délicatement modelés, a The Gray Champion », « The Gentle Boy », les quatre « Legends of the Province House » et « Young Goodman Brown », pour ne citer que ceux-là, suffisent presque à nous mettre en communion sympathique avec les sombres générations dont rêva Ha^vthorne.

Il est unique aussi parmi les auteurs américains en ce qu’il s’approche des grands maîtres par la puissance artistique soutenue de son style et de sa composition aussi bien dans ses grands que dans ses courts ouvrages. Poe, dans ses poèmes et ses nouvelles possède un style aussi soutenu ; mais Poe n’a pas à son actif de longs romans. Les œuvres d’Irving ne sont pas. en général, aussi soutenues que celles d’Hawthorne ; quant h Cooper, malgré ses grands mérites, c’est un écrivain notoirement inégal. Ilawthorne est inégal aussi et seuls ses admirateurs irréfléchis peuvent prétendre qu’il sut jamais s’élever à des hauteurs extraordinaires, mais ses compositions les moins frappantes portent encore la marque de son crénie.

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Hawthorne diffère de la plupart des autres écrivains américains, sauf Poe et Whitman, en ce qu’il est un génie isolé, unique dans son genre ; cette affirmation tend à les placer tous trois au rang des génies originaux et universels de la littérature mondiale. Celui d’Hawthorne