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tlonconl, un laune — archange — autrement dit, un pur, inexplicable et inexprimable génie.

En plus des deux maîtres esprits engendrés par le Transcendantalisme et dont nous venons de parler, cette doctrine inspira à quelques moindres poètes le désir d’exprimer mélodieusement leurs âmes. Trois au moins des contemporains et amis d’Emerson valent d’être retenus par ses admirateurs. Ce sont Jones Very (1813- 80), Christopher Pearse Cranch (1813-92) et William EUery Clianning, le jeune (1818-1901). Le premier, qui passa presque toute sa vie à Salem, Massachusetts, fut probablement le plus parfait mystique religieux de son temps — un ecclésiastique d’une si spirituelle essence qu’il dépassa presque les bornes du bon sens. Il ne publia qu’un menu recueil d’Essays and Poems, qui ne s’adresse qu’à une élite restée peu nombreuse malgré de récentes rééditions de ce livre.

Cranch, qui lut en même temps un peintre, a joui d’une longue existence passée dans divers sites agréables ; il publia trois ou quatre volumes de vers dans lesquels se retrouve l’influence des maîtres qu’il admirait. Cranch traduisit aussi VEnéide et l’on peut retenir son nom comme celui de l’auteur des poèmes « The Rainbow » et « Aurora Borealis », dans lesquels le poète, le peintre et le transcendantaliste se fondent de façon charmante.

Le troisième membre du groupe, William Ellery Channing, neveu du grand-prêtre unitaire du même nom, est moins connu encore, si possible, que Very ou Cranch. Il avait épousé une sœur de Margaret Fuller et vécut de longues années strictement à l’écart, mais non sans avoir vu quelque chose du monde. Plusieurs volumes de prose et de poésie qu’il publia furent jugés par ses amis, y compris Ilawlliornc, d’un mérite remar-