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lière, Miss Fiiller vint s’établir avec sa famille a Jamaica Plain, un faubourg de Boston. Dans cette existence nouvelle, elle put se livrer avec ardeur au Transcendantalisme, entretenir avec les chefs du mouvement des relations étroites, Nous ne citerons que pour mémoire qu’elle dirigea pendant plusieurs années les « Conversations », une réunion de femmes instruites de Boston.

Le fameux organe du Transcendantalisme, The Dial, qui naquit des discussions tenues aux assemblées du « Club », doit retenir un instant la critique. Le caractère indigne et servile de toute la littérature américaine en dehors de celle des membres du groupe, fut naturellement un premier article de foi ; nos enthousiastes étaient convaincus que la nouvelle ère littéraire qui s’annonçait réclamait un avant-coureur. Ils crurent l’avoir trouvé dans un magazine dirigé par l’Anglais Heraud, ami de Carlyle et plus tard critique dramatique de peu de relief. Mais cet espoir fut déçu ; la Boston Quarterlij, de Brownson, était trop étroite pour eux ; et finalement, après maints tâtonnements, ils lancèrent leur périodique. Alcott le baptisa et le gratifia de quelques-unes de ses élucubrations les plus énigmatiques, mais c’est surtout à l’énergie de Margaret Fuller, à son habileté littéraire éclairée, et à son acuité d’esprit que le nouvel organe dut l’existence.

Le premier numéro, qui comprenait 136 pages in-8, porte la date de juillet 1840 ; il avait pour rédacteur en chef Miss Fuller, qui réussit à conserver son poste ardu et peu lucratif pendant deux ans. Emerson en prit ensuite la charge, et, malgré de croissantes difficultés, maintint l’entreprise deux années de plus. Le public se montrait indifférent ; les abonnés restaient peu nombreux, et rares étaient les écrivains sur lesquels on pouvait compter, qui