Page:Trent - Litterature americaine.djvu/21

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES VERSIFICATEtnS DU XVIl" SIECLE 13

micM- -( livre » (|ui ait paru clans rAmérique brilannique, lut publiée par les soins de Richard Mathcr, ’ihonias Welde et le fameux John Eliot, et imprimée l Cambridge en 1640 par Stcphcn Daye qui, rannéc d’avant, avait monté la premirro imprimerie du Nouveau -ÎNIonde. (^omme on pouvait s’y attendre, cette œuvre était plus Iruste encore que celle de Sternhold et d’Ilopkins , mais comme le recueil satisfaisait les consciences sensibles de ceux qui désiraient « à leur guise chanter dans Sion les louanges du Seigneur », il atteignit le but que visaient ses éditeurs et il ne méritait pas tout le ridicule dont on l’a couvert par la suite. Pourtant il ne satisfaisait pas tout le monde, car, dix ans plus tard, le célèbre Rév. John Cotton se crut obligé de publier une singulière brochure pour montrer que le fait même de chanter les psaumes dans une version littérale était un exercice divin. Sans la sincérité religieuse qui l’inspira, le J3ai/ Psalm Book représenterait le comble du grotesque. Ayant eu sa pieuse utilité, il peut être à présent relégué aux a débarras » des curiosités littéraires.

Pendant la Période Coloniale en Nouvelle-Angleterre, ce sont les épitaphes, les élégies, les pièces commémoralives qui eurent le plus de vogue. Beaucoup de ces productions apparaissent à la même époque dans la vieille Angleterre, mais sans qualités beaucoup plus marquées. Bien que quatre ou cinq des plus grands poèmes anglais aient appartenu h ce genre de poésie, il en est probablement du vers élégiaque anglais comme du vers grec, c’est-h-dire qu’aucune autre forme poétique ne tolère plus de médiocrité de la part du poète ou du versificateur. Ce fait, et aussi les rapports évidents entre les méditations sur la mort et les caractéristiques religieuses des Puritains, expliquent suifisamment l’abondance en