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UNITARISME KT 111 ANSCENDANTALISMK 199

taires, à leurs plus beaux jours, de 1825 à 1840, semblent avoir formé, non pas tant une Eglise ou une caste, qu’une petite classe aristocratique aux vues théologiques assez vagues, classiques quant au goût littéraire, quelque peu cérémonieux, avec de belles idées sociales et civiques. Financièrement, ils étaient très aisés, et bien prédisposés I moralement et intellectuellement — ce qui, par l’effet de la loi de réaction, devait contribuer h la naissance du transcendantalisrae. Il est très naturel que beaucoup de bons Unitaires aient imité Satan en refusant de reconnaître par la suite leur propre progéniture ; mais les Unitaires antérieurs à Emerson, Ripley, Iledge et autres ne peuvent être mis en cause. Il semble d’ailleurs raisonnable de croire que si l’Unitçixisme n’avait pas secoué le joug du dogmatisme, la philosophie allemande et le romantisme en général n’eussent pas séduit autant d’esprits en Nouvelle-Angleterre , et que si l’Unitarisme n’avait en quelque sorte tari les sources de l’émotivité, on n’aurait pu expérimenter aussi à fond chaque phase d’un idii alisme p urement théorique. On ne peut en effet expliquer convenablement le Transcendantalisme sans ’ tenir compte du penchant imaginatif de l’esprit de la Nouvelle-Angleterre, dont l’évidence se manifesta dans la lutte contre la prétendue sorcellerie et dans le Grand Réveil. Mais quelle explication réelle donner de ces faits et du chaos religieux où se mêlèrent à un moment donné, dans la Nouvelle-Angleterre et ailleurs, christianisme, spiritualisme, bouddhisme, rilualisme et le reste ? La seule explication raisonnable est dans l’esprit autoritaire et l’égoïsme moral d’une religion qui, s’assimilant à une philosophie sans base positive, était inévitablement destinée tôt ou tard h se dissocier.

Il est temps de dire quelques mots du ’Iransccndan-