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UMTARISME ET TRANSCENDANTALISME 197

ressort nettement de la correspondance échangée entre le Rév. Joseph Biickminster (1751-1812), pasteur congrégationalisle éiocjuent, de Ne^v Hanipshire, et son lils, le Rév. Joseph Stevciis Buckminster (1784-1812), pasteur plus éloquent encore, à Boston. Buckminster vint trop tôt ; il brilla dans une ville trop provinciale pour qu’il put y exercer la même influence que ses successeurs, Channing et James Freeman Clarke ; mais, s’il avait vécu (ce pasteur épileptique mourut à vingt-huit ans), il aurait probablement pu rivaliser avec le premier, et sous bien des rapports il rappelle les grands Calvinistes du xvn* siècle.

Parmi ces Unitaires vient en tète William Ellery Chanxing, né à Newport, Rhode Island, en 1780, L’influence de Samuel Ilopkins, qu’il subit d’abord, fut un peu contrariée à Harvard par ses lectures ; puis, deux années de résidence comme précepteur en Virginie lui élargirent l’esprit, tout en le remplissant de l’horreur de l’esclavage. Sa nature extrêmement sensible l’attira vers les spéculations des radicaux anglais de son temps ; mais il trouva de bonne heure sa vocation dans le ministère religieux, où il oscilla entre une jhéiiLQgie_rationjaell©-t4-»«e- théologie mvstic[U£.._Channing lut un vrai libéral qui ne cessa de dénoncer l’étroitesse du calvinisme ; mais aussi longtemps qu’il le put, il évita de se proclamer unitaire et, en conséquence, visa les caractères essentiels plus que la forme doctrinale du Christianisme. En 1812, un honorable clergyman de Boston, le Rév. Francis Parkman, avait honnêtement essayé d’atténuer l’hétérodoxie de son confrère dans un sens qui parut trop indulgent à plusieurs. Mais une absence aussi anormale de vivacité hostile en matière de polémique ecclésiastique ne pouvait continuer longtemps. Aussi les Congrégationalistes,