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1% LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

moyens, la grâce elle-même ne paraissait pas spécialement les favoriser ; mais il est juste de remarquer qu’une région où pouvaient prendre naissance de semblables discussions ne devait pas manquer d’accueillir avec faveur l’enseignement du svstème transcendantal de régénération ; et il est certainement permis d’admirer la stabilité de l’austère système calviniste, qui ne perdit pas pied a un moment où la politique était en pleine transformation et où les principes utilitaires, déistes et jacobins opéraient des conversions de tous côtés.

On convient généralement de faire remonter à Tannée

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1785 les débuts officiels de l’Unitarisme dans la Nouvelle-Angleterre. King’s Chapel, h Boston, la plus vieille église épiscopale des États de l’Est, avait perdu son recteur pendant la Révolution ; quand la paix fut rétablie, on voulut le remplacer par un jeune homme, James Freeman, qui n’avait pas reçu les ordres. Or, Freeman et son parti trouvèrent la liturgie anglicane trop trinitaire, et ils y apportèrent des modifications, avec le concours de William Hazlitt, le père du célèbre essayiste. Une légère discussion s’ensuivit, pour cette autre raison aussi que, n’ayant pas réussi à obtenir une ordination épiscopale, le jeune homme se contenta de celle que lui administrèrent ses paroissiens. Pourtant, si hardie que fût cette attitude, elle ne paraît pas avoir éveillé beaucoup le goût de la proscription chez les orthodoxes, ni celui de la propagande chez les hétérodoxes. Trente années, toutefois, devaient s’écouler avant que le terme d’ « Unitaires » ait défini les révoltés du Calvinisme et avant que les rapports avec les Congrégationalistes aient abouti à une séparation irrévocable.

L’inquiétude religieuse qui s’empara des esprits en Nouvelle-Angleterre au commencement du xix^ siècle