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ÉCRIVAINS EX VI-US 187

provinces du Sud. Avec Monroe prenait fin l’antique lignée des hommes d’Etat virginiens ; la question de lesclavage était ii l’ordre du jour ; la vie de planteur qui, bien que contraire h toute production littéraire, n’excluait pas la culture, devint moins idyllique, et le parti rétrograde mit toutes ses énergies à défendre une institution dont la morale civilisée avait décrété l’abolition. Vers 1820 même, quelques hommes clairvoyants, tels que John Randolph et le juge Beverley Tucker, auteur d’un ouvrage curieusement prophétique, intitulé 77<e Partisan Leader (1836), avaient prévu la tournure (ju’allaient prendre les événements ; mais, au fond, les gens du Sud ne s’occupaient que de la politique courante et de la pratique de la loi, et quand ils écrivaient c’était en amateurs. De 1809 à 1829, à peine produisirent-ils une œuvre de prose de quelque importance, en dehors de rares histoires locales et des volumes déjà signalés de William Wirt. En poésie, ils firent davantage, mais peu, cependant. Laissant de côté les premières œuvres de Poe, nous ne voyons pas plus d’une douzaine de versificateurs, dont le nom, d’ailleurs^ n’intéresse que les érudits, et parmi lesquels deux seulement méritent une brève remarque. Francis Scott Key, du Maryland (1780-1843), à propos de ce fait que les Anglais, dans leur attaque de Baltimore en 1814, n’avaient pas fait baisser le pavillon du fort Me Henry, écrivit un poème patriotique, The Star-Spangled Banner, qui est reste populaire parmi ses concitoyens contents de peu. Les autres poèmes de Key possèdent peu de mérites et ne nous font pas regretter la stérilité de sa muse. Les amis de la poésie regretteront toujours, par contre, que la mort ait si tôt fait taire la voix d’un autre poète originaire du Maryland, le meilleur des poètes du