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182 LA PÉRIODE DE FORMATION (1789-1829)

Etals-Unis à rire des bizarreries de l’existence américaine telles qu’on les découvre chez leurs politiciens et dans la capitale nationale.

Cependant la Nouvelle-Angleterre, abandonnée par Bryant et Ilalleck, se préparait au grand mouvement littéraire des années comprises entre 1840 et 1860, tout en ne manifestant que relativement peu de progrès ou même de promesses dans ses productions poétiques. Les successeurs immédiats de Robert Treat Paine adoptèrent pourtant de meilleurs maîtres que ne l’avait fait ce poète, encore que leurs œuvres ne soient guère plus à retenir que les siennes. La même remarque est applicable au groupe de versificateurs du Conneclicut qui héritèrent des lauriers des « Beaux Esprits » d’Hartford.

Le premier parmi les poètes du Massachusetts fut Richard Henry Dana, l’aîné (1787-1879), [qu’il ne faut pas confondre avec son fils du môme nom (1815-82), auteur d’une œuvre très connue : Two Years before the Mast (1840), et commentateur compétent des questions de droit international]. Dana le père ajouta au renom d’une famille distinguée plus peut-être par la dignité de son caractère et par sa culture personnelle que par ses œuvres en vers et en prose, qui pourtant ne manquent pas de valeur. Il publia, en collaboration, un recueil de mélanges intitulé The Idle Alan (1821-22), puis, en 1827, lança un volume de vers qui obtint quelque faveur. Vingt-trois ans plus tard, il publia ses Œuvres, en deux volumes, et vécut loin du monde tout le reste de sa loneue existence. A première vue, sa modeste fécondité et le caractère peu attrayant de ses écrits ne sembleraient guère expliquer la haute situation dont il jouit parmi ses contemporains, à moins qu’on n’accuse ceux-ci d’indigence intellectuelle : un tel jugement serait injuste et pour lui et pour