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retrouva jamais de tels accents. Son Marco Bozznris, de forme vive, quoique peut-être un peu long, parut en 1827, en même temps que ses vers sur Burns et sur Alnwick Castle, en un volume qui prit le titre du dernier de ces poèmes.

Il n’y a pas d’autre Newyorkais qui mérite d’être rappelé ici, si ce n’est l’ami de Bryant, llobert Charles Sands (1799-1832), dont la mort prématurée lut déplorée plus que ne l’avait été celle de Drake. Sands posséda d’assez remarquables talents. Il fut très versé dans le droit, écrivit les biographies de Cortez et de Paul Jones, s’essaya h divers poèmes et nouvelles, dirigea des magazines, des périodiques annuels et un quotidien ; enfin, il commit, aux dépens des lecteurs graves de New York, plusieurs espiègleries littéraires tout h fait dignes de « Father Prout ». Il n’y a pas h douter de son habileté, et guère moins des funestes résultats que produisit sur lui et d’autres contemporains la vie étroite, provinciale et, dans le domaine des idées, assez chaotique qu’il fut obligé de mener. Il vaut lu peine de jeter un coup d’œil sur son Yamoi/den, poème écrit en collaboration avec un ami ; la partie intitulée To tJie Manito of Dreams, tout imitée qu’elle soit de Byron, dénote une très grande facilité poétique. I^es petites poésies de Sands sont fort louables, mais c’est dans la nouvelle qu’il excella. L’une d’elles, A simple Taie., qui glose d’amusante façon sur les cancans de village, est un retour vers Irving et n’est pas indigne de lui. D’autres ofïVenl plus d’intérêt ; l’on y voit comme l’annonce des Ilawthorne et des Poë. Mais Sands fit peut-être son œuvre la plus utile en composant ses Scènes at WasJiington, si vides et délayées qu’elles soient ; car c’était un fait important qu’un Américain né, et non d’origine étrangère, pût apprendre au peuple des