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ÈCRIVAINS EN VERS 177

un exemplaire de la réimpression faite à Philadelphie en 1SÛ2 ; et nous avons d’abondants témoignages de l’enthousiasme avec lequel le jeune poète fit, grâce à ce recueil, la connaissance de WordsAvorth.

Pendant qu’il poursuivait ses études de droit, il écrivit, sous l’inlluence de ^Vords^vorth, un poème : Tlianatopsis^ et sans rien dire, il en glissa une copie parmi des papiers que son père ne trouva qu’ensuite. Si l’on en croit la version généralement admise, le docteur tut si impressionné à la lecture du poème qu’il l’adressa à la Xorth American Revieiv. Cette revue, qui devait avoir une longue carrière, avait été fondée, en 1815, par une réunion de jeunes gens de Boston, désireux de rivaliser avec le succès des grandes revues d’Edimbourg et de Londres. L’un de ses directeurs, Richard Henry Dana, qui se lia par la suite très intimement avec Bryant, et lui-même poète, douta qu’un si bon poème eût pu être écrit par un Américain, et, se méprenant sur la personne, il se rendit au Sénat de l’Etat, où se trouvait alors le docteur Bryant, pour tacher d’y entrevoir l’auteur. La tradition veut qu’il n’ait pas été très rassuré après avoir scruté la physionomie de l’estimable Dr. Bryant. Néanmoins, Thanatupsis fut accepté et parut dans le numéro de septembre 1817, en même temps ([ue d’autres vers de son auteur authentique. Six mois après, la revue publia les strophes vigoureuses et nettes de To a Waier Fowl, et Bryant fut définitivement consacré poète.

Ce succès presque prématuré paraît avoir détourné le jeune homme de la carrière du barreau. Mais, peu après, il contracta un très heureux mariage, et publia un mince volume de vers (1821). Encourage probablement par le succès de son livre, Bryant composa, de 1823 à 1825,

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