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171) LA PÉRIODE DE FORMATION (1789-1829)

à un maître révéré, donna à son fils le nom du grand professeur écossais, William Cullen.

La première instruction du jeune garçon lui fut surtout donnée par son père, qui favoiisa la précocité poétique de son fils, ’i'ous, du reste, versifiaient dans cette famille. Quelques-uns des vers qui naquirent de cet encouragement furent récités h l’école et imprimés dans une feuille locale en 1807. L’année suivante, — il avait quatorze ans,

— Bryant publia à Boston une satire sur les efforts de Jeff’erson pour empêcher la guerre : The Embargo^ or Sketches of thc Times. En 1809 parut une seconde édition qui contenait, outre de nouveaux poèmes, un avertissement certifiant l’extrême jeunesse de l’auteur, que l’on avait contestée.

Bryant entra en 1810 au collège Williams, où il ne resta pas longtemps ; faute de moyens pécuniaires il ne put entrer h l’Yale, mais il se mit à étudier la littérature anglaise et commença à apprendre le droit. Par bonheur, nous savons quelles furent ses premières lectures, ce qui nous donne un aperçu du niveau intellectuel des bonnes familles américaines de l’époque. ’ Iliade de Pope ne tarda pas à remplacer les Ilijmnea de Watts. Puis suivirent Pleasures of Hope de Campbell, les œuvres de Kirke White, The Grave de Blair, La Mort, de l’évêque Porteus, et les poèmes de Southey et de Cowper ; de ce dernier, principalement, The Task. Il relut The Faenj Qiieene à plusieurs reprises ; mais le charme de cette pièce ne paraît pas avoir diminué le goût du jeune garçon pour la meilleure poésie qu’offrît alors son pays, celle de Freneau. Cependant, tous ces favoris s’inclinaient devant les Lyrical Ballads, dont le Dr. Bryant, au cours d’un de ses nombreux séjours a Boston, où il siégeait comme membre du Sénat de l’État, devait avoir acheté