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ECRIVAINS KN VRHS 175

comme auteur, avec ses deux volumes de Recollections of a Li/etime (1850), miroirs lldèles de la vie et de la littératuic de l’Amérique pendant la première moitié du XIX* siècle.

C’est à lui qu’est dû le projet des Spécimen ; il en entreprit la préparation, le mit en train, s’assura des collaborateurs compétents, écrivit lui-même un certain nombre de notices, se procura les ouvrages, parfois introuvables, qui lui étaient nécessaires pour ses choix, et finalement se trouva en face d’un déficit de quinze cents dollars. 11 abandonna l’achèvement de son projet à Samuel Kettell, à qui on en attribue généralement tout le mérite.

Journaliste, traducteur et polygraphe de quelque valeur, Kettel apprit seul, dit-on, quatorze langues. Goodrich et lui eurent à puiser dans plus de cinq cents volumes ou brochures en vers, publiés aussi bien dans la Nouvelle-Angleterre que dans les Colonies du Sud. Tout leur fut bon ; ils accomplirent leur tâche avec zèle et conscience, et les plaisants d’alors appelaient celte compilation « la bouillotte poétique de Goodrich^ w.

Sur les cent vingt-cinq poètes qui figurent dans cette anthologie, — en laissant h part Longfellow et Whittier, dont c[uelques vers de jeunesse furent insérés, — un seul nous arrête : celui de William Cullen Bryant.

La suprématie de Brvant sur tous ses confrères et compatriotes fameux avant 1825 est due à ce fait que, dans le désir d’avoir un poète national, on surfit sou talent, assez limité bien que réel. William Cullen Bryant naquit à Cummlngton, Massachusetts, le 3 novembre 1794 : son père, le Dr. Peter Bryant, en hommage

1. En anglais : Keltle, bouillotte.