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et parlent comme des fous, et il semble que leur démence ait gagné leur créateur, dont le style surchauffé éclate finalement dans une apostrophe véhémente à l’Angleterre. Par la suite Neal se calma et abandonna en partie ses maîtres Godwin et Byron ; dans des études comme The Down Easters (1833), il se préoccupa de sujets plus réels : les lignes de navigation et autres questions semblables. Sa poésie présente h peu près les mêmes qualités que sa prose ; elle est gâtée par la confusion qui résulte d’une extraordinaire facilité, mais elle laisse pourtant l’impression qu’il y eut du génie dans ce désordre. Malgré tout, la carrière de Neal reste pittoresque et instructive ; on peut en juger par une biographie qui ne dément pas son titre : Wandering Recollections of a Somewhat Busy Life (1869).

Deux personnalités féminines de la Nouvelle-Angleterre charmèrent jadis les lecteurs que Neal embarrassa ou irrita. Les premiers romans de Miss Catherine Maria Sedgwick (1789-1867) et de Mrs. Lydia Maria Child (1802- 1880), toutes deux originaires du Massachusetts, datent des commencements de cette période. Toutes deux écrivirent d’abondance pendant de nombreuses années et représentent bien, par leur vie et leurs travaux, le principe fondamental de la Nouvelle-Angleterre : accomplir une œuvre utile pour autrui. Miss Sedgwick fut directrice d’école pendant cinquante ans ; elle donna des contes, des romans, des études morales, des impressions de voyages, des biographies de prodiges littéraires, des articles d’annuaires et de magazines — le tout, sans grand intérêt pour la postérité. Ses peintures de la vie dans sa contrée natale sont considérées comme fidèles, et lorsqu’elle s’essaye h restaurer le passé, comme dans Hope Leslie (1827), on la compare à Walter Scott et à