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156 LA PÉRIODE DE FOnMATION (1789-1829)

parut en 1855, le cinquième et dernier quelques mois avant la mort de l’auteur, qui survint le 28 novembre 1859. Pour honorable qu’il soit, ce travail n’a qu’une place secondaire dans l’ensemble de l’œuvre d’Irving.

Il est de même permis de négliger ses autres travaux du même genre et aussi de passer sous silence l’ouvrage posthume intitulé Spanish Papers, ainsi que son malheureux Essai sur la vie de la précoce poétesse Margaret Miller Davidson. Mais ses admirateurs peuvent en toute sécurité se plaire h la lecture des cinq ou six volumes qui contiennent le meilleur de son œuvre, et ne pas avoir à s’excuser de joindre son nom à celui de Goldsmith et de Lamb. Les écrivains britanniques, quelle que soit leur supériorité, n’ont pas h le dédaigner ; en Amérique, il est l’égal des meilleurs. S’il ne fut pas un écrivain vraiment grand et original, il reste du moins un écrivain important pour l’Amérique ; il représente dignement son époque et sa classe sociale.

Depuis 1809, un certain nombre d’écrivains nouveaux étaient apparus, et nous reviendrons sur quelques-uns de leurs ouvrages ; mais ce ne fut qu’en 1821, avec Tlie Spy, que l’Amérique put s’enorgueillir de posséder un second auteur digne de figurer aux côtés des meilleurs de l’Angleterre et de l’Europe contemporaines. Quehjues Américains, il est vrai, s’élevèrent avec indignation contre ceux qui avaient la hardiesse de prétendre que Cooper égalât ou surpassât Walter Scott, non tant à cause de la fausseté de cette opinion, que parce que l’un de ces romanciers était Ecossais et l’autre Américain. Mais cette flatterie envers la métropole était trop misérable pour avoir quelque portée ; Cooper jouit de la popularité parmi ses concitoyens jusqu’à ce que des diversités