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ÉCIUVAINS OK THANSITIOX 1S9

fut présentée comme un avertissement aux jeunes filles sans expérience ; le premier roman important — s’il mérite ce titre — qui suivit prétendit mettre en garde les citoyens inexpérimentés contre les séductions de la démocratie. Ce fut une extravagance satirique intitulée Modem Chwalry, or The Adi’entures ofCaptain Farrago and TeagueO’Regan, his Servant. L’auteur, Ilugh Henry Brackenridge (1748-1816) — déjà cité en même temps que son camarade d’études Freneau — fil paraître son roman en deux parties, avec un intervalle entre elles de dix ans (17961806). Les prétentions exagérées de la démocratie s’y trouvaient tournées en ridicule par des inventions fort simples. Le livre fut apprécié, mais, quoique habile, il ne saurait donner au lecteur actuel une bonne idée du réel talent de l’auteur. Par certains côtés, Brackenridge fut un homme remarquable. Enseignant à Maryland, il écrivit pour ses élèves un drame intitulé Bunker Hill (1776), dont le moindre mérite fut de considérer les autorités britanniques comme des êtres humains. Une seconde pièce fut moins libérale de ton. Par la suite, Brackenridge accepta la direction d’un magazine et un poste d’aumônier aux armées de la Révolution. Puis il étudia le droit et, en 1781, se transporta à la ville frontière de Pittsburg (Pennsylvanie) où l’énorme clientèle qu’ il se fit devait le désigner plus tard à la magistrature suprême de l’Etat.

Cet autre juriste littérateur, Royall Tyler, dans son histoire en deux volumes intitulée The Algerine Captive (1797), conçut le salutaire dessein de donner à ses compatriotes une fiction qui se rapportât plus à l’Amérique qu’à l’étranger. Malheureusement Balzac n’était pas né encore et raiii !)iticux Yankee fut contraint de se contenter de Smollett comme maître. Il en résulta un