Page:Trent - Litterature americaine.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

IXItIVAINS DE TUANSITION 135

feste des chefs du moiivenieiit politique, elle conserve encore quelque valeur. Sa lourileur même est préférable il la suffisance que l’on rencontre dans les poèmes de Mrs. Sarah Wentworth Morton, également native du Massachusetts, qui eut l’honneur d’écrire ce qui fut peut-être le premier roman américain et de représenter dans son pavs natal les principes quintessenciés de sentimentalité de l’Académie délia Crusca. Sous le nom de « Philenia », elle échange des compliments en vers avec le poète de l’autre sexe le plus important de son temps, et elle lut par lui désignée à la postérité comme « la Sapho d’Amérique », compliment qu’elle retourna en des termes non moins ampoulés.

Mais quel était le « Menander » de « Philenia » ? Nul n’aurait posé pareille question à Boston en 1812, quand parurent, en un in-octavo de plus de 500 pages, The Works in Verse and Prose of the late Robert Treat Paine, Jitn., Esq., avec des notes et une longue introduction biographique. Paine (1773-1811) s’était distingué, comme étudiant à Harvard, pour ses « devoirs de collège » dans lesquels il est aujourd’hui difficile de distinguer autre chose de plus méritoire que les promesses d’une jeune intelligence. Il obtint dans la suite quelque réputation avec un prologue qu’il écrivit pour l’ouverture du premier théâtre de Boston et avec quelques poèmes de circonstance, comme The Invention of Letters dédié h Washington, qui remplit avec quelque efTort le rôle d’un Cincinnatus-Mécène. De la réputation, il passa à la célébrité, quand, en 1708, au moment des difficultés avec la France, il lança son ode martiale Adanis and Liberty. Des odes et des chants pour anniversaires de sociétés locales de pompiers, des discours, des critiques théâtrales et autres compositions