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conserver un certain prestige, on doit aussi constater, en se plaçant ix un plus haut point de vue littéraire, que l’avance acquise par les œuvres de Godirey et Evans n’y fut pas maintenue. Toutefois, c’est à Philadelphie que vécurent le Dr. Richard Rush (1745-1813), iecond écrivain en matières médicales et sociologiques, Mathew Carey (1760-1839), publiciate plus fécond encore, et le romancier Charles Brockden Brown.

Carey, émigrant irlandais, fut imprimeur, éditeur et directeur du magazine populaire The American Muséum. Le Dr. Rush, outre qu’il apposa sa signature h la Déclaration d’Indépendance et se fit la réputation d’un philanthrope, signa aussi des essais traitant non pas simplement de la médecine, mais encore de l’éducation, de la législation pénale et d’autres questions sociologiques. Par beaucoup de ses idées, il se place bien en tête de sa génération et quoique ni lui ni Carey n’aient échappé aux funestes effets de cette versatilité qui si longtemps caractérisa l’esprit américain, tous deux furent de très utiles citoyens qui ne ménagèrent pas leur plume pour le plus grand bien du plus grand nombre. Ils sont donc bien loin de mériter les grossières invectives de l’excentrique Yilliam Cobbett dont les pamphlets Peter Porcupine forment une de ces parties de la littérature américaine que nous abandonnons avec plaisir à nos cousins britanniques. Parmi tous leurs ouvrages, cependant, il n’y a lieu d’en citer qu’un — Vindiciie Hibernicœ,

— de Carey (1819), rélutation des accusations de carnage portées contre ses ancêtres irlandais de 1641. L’auteur distribua gratuitement, à grands frais, les nombreuses éditions de son livre, et en 1837 il pouvait déclarer n’avoir jamais écrit une ligne pour de l’argent. Un pareil effort littéraire, s’il a peu d’importance pour l’art,