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130 LA PÉRIODE DE FORMATION (1789-1829)

américaine, d’un volume d’essais médicaux, et des Dissertations on tJie English Language de Noah Webster. Pourtant, à cette époque déjà, les Américains promettaient de se distinguer dans un autre art. Benjamin West s’était fait connaître comme peintre d’histoire, et John Singleton Copley et Gilbert Stuart, comme portraitistes ; quelques années plus tard Edward Malbone devait illustrer l’art de la miniature. Les contributions h la science, de Franklin, de Benjamin Thompson {Count Rumford), de Rittenhouse, de John et William Bartram, pour ne citer que ceux-là, les rapports officiels et les essais politiques des représentants des pouvoirs publics sont la preuve de la haute activité intellectuelle de l’époque. Pourquoi, alors, dans le domaine de la littérature pure, ne trouve-t-on guère que des imitateurs et des amateurs ? Il serait oiseux de prétendre que les Américains étaient trop occupés à diriger leur énergie dans d’autres voies, car nous savons que rien ne tenait plus au cœur des plus capables d’entre eux que le succès littéraire. La vérité, c’est qu’il était particulièrement difficile à la littérature de s’affranchir. Les ouvrasfes ansflais restaient les maîtres du terrain et devaient, grâce à une déplorable législation sur la propriété littéraire, conserver longtemps encore leur privilège.

Pendant les vingt années qui nous occupent ici, la prééminence littéraire, si tant est qu’il y ait prééminence en ce temps de petites choses, appartient, comme pour la Période Révolutionnaire, à Philadelphie. Après 1810, c’est New York qui l’emporte pour la production littéraire, aussi bien que pour la population et l’activité commerciale. Boston aussi s’éveille de sa relative torpeur intellectuelle. Mais s’il est possible d’admettre que la cité de Franklin continue quelques années après sa mort à