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rCRIVAINS DE TRANSITION 129

c’est, tout d’abord, une série de stériles pastiches comme pendant la Période Coloniale. Cependant un écrivain au moins lait preuve de quelque puissance imaginative, et l’on parvient à découvrir de très passables représentants de cette « littérature documentaire » si précieuse pour un peuple jeune et neuf. La phase suivante est encore une phase d’imitation, mais elle l’ait preuve de vitalité et de puissance en changeant ses modèles littéraires et en produisant des auteurs que l’on lit encore à plus de deux générations d’intervalle. De là, nous arrivons à une littérature principalement due à la Nouvelle-Angleterre ; elle se distingue par une originalité et une force très réelles qui lui permettent d’exercer une influence au dedans et d’imposer le respect au dehors. En résumé, on pourrait presque dire que cette période, où prédominent au début les gestes politiques et des productions presque méprisables, s’achève de façon toute contraire. La période des polémiques à propos de l’esclavage est l’âge d’or des lettres américaines.

Dans ses Chronological Outlines of American Literature, le professeur S. L. Whitcomb, que l’on ne peut cependant pas accuser de manquer de patriotisme, ne réussit à trouver que dix ouvrages à relever pour l’année 1789. Encore, sur ces ouvrages, un seul peut-il prétendre appartenir à la littérature dans le sens strict du mot — c’est la partie de V Autobiography de Franklin qui traite des deux dernières années jusqu’où parvient le livre. On pourrait repêcher, par charité, deux pièces comptées au nombre de ces ouvrages. Le reste, qui suffit à montrer l’embarras où se trouve l’annaliste, se compose des Disconrscs on Davila de John Adams, d’une adresse et d’un article de journal, par Franklin, d’un discours de Washington, d’une histoire sommaire de la Révolution

LITTÉRATUBE AMERICAINE. i