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120 LA PÉRIODE RÉVOLUTIOXXAIHE (1765-1788)

psaumes dont l’usage fut longtemps officiel, et enfin de publier, en 1787, sa Vision ofColumbus, œuvre de près de 5000 vers qui eut peut-être autant de lecteurs émerveillés en Angleterre et en France qu’en Amérique. Puis il s’embarqua pour la France, comme agent de la « Scioto Land Company », société qui devait avoir une destinée scandaleuse. Barlow ne réussit que trop bien à persuader les Français que les déserts d’Amérique étaient un paradis terrestre, mais il ne semble pas qu’il doive supporter l’opprobre qui s’attache à quelques-uns de ses coUècrues dans cette affaire.

Pendant son séjour à Paris, il fréquenta beaucoup les chefs révolutionnaires et se départit bientôt de l’orthodoxie puritaine et du conservatisme politique dont il avait hérité. Puis il passa plusieurs mois en Angleterre dans la compagnie du D*^ Price, d’Horne Tooke et autres « amis de la liberté », occupant ses loisirs h écrire des ouvrages et des pamphlets politiques. Son Advice to tJie P/-ii>iIesicd Orders eut les honneurs de linterdiction et lui-même fut proscrit. La France le vit de nouveau ; en retour il lui prodigua, sans beaucoup de succès, ses avis et ses exhortations. En même temps, il s’adonnait au commerce et à la spéculation, et amassait une jolie fortune. A la fin de 1795, il se rendit à Alger, chargé d’une mission auprès du dey, mission au cours de laquelle il réussit h faire relâcher les prisonniers américains et rendit divers autres services à son pays natal au prix de grands sacrifices personnels. Quand il en eut fini avec ces patriotiques labeurs, il se consacra aux travaux littéraires, h Paris, en spectateur tranquille mais attentif de la carrière débutante de Napoléon. Il traduisit Les Ruines de son ami Volney, prit un nombre considérable de notes pour une histoire de l’Amérique au point de vue pure-