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118 LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE (1765-1788)

bon sens pratique de l’Américain et rappelant ainsi cet Ecossais, Wilkie, qui comme Dwight, gérait une ferme et écrivait un poème illisible. Sollicité de s’adonner h la politique, il préféra l’Église, qui tenait encore le sceptre dans la Nouvelle-Angleterre, et en 1783 il devint pasteur à Greenfield, Connecticut, où il se distingua comme prédicateur et où il dirigea avec succès une école, sans cesser de composer d’innombrables poésies. En 1795, il succéda au savant Dr. Ezra Stiles, comme président d’Yale Collège dont les finances étaient alors en pitoyable état. Grâce h ses capacités et à son activité, il remit le collège en convenable posture, trouvant toujours le temps d’enseigner, de prêcher et d’écrire, en même temps qu’il jouait le rôle de mentor et d’oracle dans toute la région. Il fut, en bien des sens, le premier des grands présidents de collège modernes ; s’il vécut en un temps de petites choses, le grand nombre de celles dont il s’acquitta si bien nous oblige à l’admirer. Les histoires que l’on raconte sur la façon dont il confondit les incrédules du collèsfe, dont il diriuea des ouvriers qui creusaient un puits, en même temps qu’il dictait des sermons et des lettres, ne sont que des indications d’une activité variée, dont les maniiéstations peuvent être contestées, mais qui témoignent de son énergique personnalité. Quand il mourut, en 1817, on eut l’impression qu’il laissait un vide.

Si Ion retranchait l’ensenîble de ses écrits de la littérature américaine, il n’en résulterait actuellement pour elle pas grand dommage. Toutefois pourrait-on conserver son hymne 1 love the Kingdoni, Lord, et les quatre volumes posthumes de ses Tra^^els in New England and New York. Dans cette sorte d’encyclopédie, formée de plus de deux cents lettres à un correspondant anglais