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POETES ET AUTEURS DE MELANCKS 117

Les « Beaux-l" !sprits » le cèdent en imporljince et en intért>t au pasteur d’un village du inônie Etat. TiMOTHY Dwicur, né h Northainpton, Massachusetts, le 14 mai 1752, lut presque aussi précoce que TrumbuU, et, pctit-lils de Jonathan Edwards, il va sans dire qu’on l’envoya à Yale. Il est bon de remarquer que, comme beaucoup d’Américains de la province avant et après lui, Dwight était affligé de ce que l’on pourrait appeler une véritable nionomanic de distinction intellectuelle. Peut-être l’étendue de l’Amérique et l’absence relative de toute entrave dans rexistence menée par ses habitants sont-elles les causes principales de ce phénomène ; cette explication serait d’autant plus satisfaisante que, à mesure que les anciens Etats ont perfectionné leur culture morale, cette tendance, atténuée, s’est manifestée plus visiblement dans les nouveaux. Quoi qu’il en soit, il y a lieu de penser qu’un plus grand nombre d’Américains seraient parvenus à une gloire durable comme écrivains et comme savants si leurs dispositions natives avaient subi jusqu’à complète maturité le frein salutaire de la culture d’un monde plus vieux, au lieu d’être encouragées h croître à l’état sauvage par des applaudissements de province.

Dwight fut nommé répétiteur h Yale en même temps que Trumbull, en 1771. Il commença aussitôt la composition de son poème épique, Tlie Conquest of Canaan, ([u’il acheva en trois ans mais ne publia pas avant 1785. . 1777, il devint aumônier militaire, situation cju’il occupa avec succès, grâce surtout aux chants patriotiques qu’il fournissait en abondance aux soldats.

I>a mort de son père força Dwight à quitter l’armée en 1778 ; pendant cinq ans il aida sa mère à gérer ses biens, faisant preuve, dans la circonstance, de l’énergie et du