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116 LA PÉRIODE REVOLUTIONNAIRE (1765-1788)

harangues du héros et de son antagoniste, Honorius, sous les traits duquel TrumbuU a peut-être voulu représenter John Adams. Il compléta son poème, en 1782, en prêtant h McFingal, — qui venait de subir la traditionnelle cérémonie consistant à rouler dans la plume le patient préalablement enduit de goudron — un interminable discours avant sa disparition définitive.

Si TrumbuU n’a pas créé une littérature américaine et s’il n’a pas tenu les promesses de son adolescence, il réussit a influencer son époque et à léguer à la postérité un poème héroï-comique qui n’est pas précisément à dédaigner.

Les œuvres littéraires les plus importantes produites par l’Amérique au début de son existence vraiment nationale sont dues à des élèves du Yole Collège, qui peut s’en glorifier. Aucun de ces auteurs, il est vrai, n’a gardé le rang de grand écrivain, et le simple lecteur ne rencontrera dans leurs productions ni poème ni livre de réelle importance. Il n’en est pas moins vrai que la consécration donnée par des citoyens influents à ce titre d’hommes de lettres maintint le niveau de l’esprit public, l’empêcha de se rabaisser jusqu’aux préoccupations d’une politique vulgaire, et favorisa le progrès littéraire pendant le premier quart du xix* siècle. Il est facile de mépriser ces écrivains amateurs du Connecticut, principalement la coterie connue sous le titre des « Beaux Esprits d’Hartford » ; mais on accueille avec reconnaissance la lumière, de quelque source qu’elle vienne dans la nuit noire, pourvu qu’elle ne soit pas « ignis fatuus ». Les plus connus des « Beaux-Esprits d’Hartford » furent TrumbuU et Barlow, le Dr. Lemuel Hopkins, le colonel David Humphreys, et plus tard Richard Alsop et Théodore Dwight, frère du fameux Timothv.