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114 LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE (1765-1788)

de la force et quelques jolies touches et, s’il semble juste de chercher h l’élever au-dessus de ses contemporains, il paraît l’être tout autant de le rattacher à ses modèles britanniques du xviii* siècle.

Si Freneau lut le plus habile satiriste de son temps, il ne fut pas le plus populaire. Le McFingal de John Trumbull (1750-1831) fut longtemps considéré comme le chef-d’œuvre de l’Amérique, daus un genre littéraire alors plus estimé que de nos jours. A quelques égards, cette réputation est assez justifiée ; son imitation (ïllndibras est plus réussie qu’aucune satire de Freneau et plus en accord avec le goût populaire. Trumbull naquit à Waterbury, Connecticut, d’une excellente famille. On dit qu’à l’âge de deux ans, il aurait pu répéter tous les vers de ce modèle de compilation qu’est The New England Primer aussi bien que les Divine Songs for Children du Dr. Watts. On raconte de son enfance bien d’autres traits étonnants ; ne nous l’a-t-on pas représenté, à l’âge de sept ans, passant, assis sur les genoux d’un de ses camarades plus âgé, son examen d’entrée h Yale Collège ? Mais son père le garda à la maison six années encore, pendant lesquelles il lut énormément. En 1763 il entra à Yale, fut bachelier en temps voulu, et y resta trois ans de plus comme candidat au diplôme de maître. Il y a lieu de se demander si lui et son brillant camarade de classe Timothy Dwight furent aussi versés dans les classiques ou dans la littérature générale que leurs jeunes contemporains d’Angleterre. Il semble qu’ils aient été tous deux de ces écrivains plus importants par l’influence qu’ils exercèrent sur l’esprit de leurs contemporains que par la valeur réelle des œuvres qu’ils laissèrent après eux. Trumbull, il est vrai, a peut-être en